La respiration la plus répandue dans notre population est la thoracique, alors que la meilleure est incontestablement ventrale. Comment passer de l'un a l'autre, et surtout pourquoi ?

On respire tous. Pas besoin d’être un expert pour constater que 100 % des humains vivants respirent. Je casse par là le mythe des zombies et autres miracles de la nature, mais jusqu’à preuve du contraire, c’est moi qui ai raison. On respire tout… et on respire pour beaucoup d’entre nous plutôt mal.
Mal respirer, c’est faire autrement que la méthode naturelle que nous ordonne notre corps. Et la méthode naturelle, c’est celle des nouveau-nés, dont le ventre gonfle et se vide de manière visible au rythme des aspirations. Oui, le ventre.
On parlera ici donc de respiration abdominale ou de respiration diaphragmatique, qui s’oppose à la respiration thoracique, la plus répandue, et comme vous vous en doutez, la plus mauvaise.
Pourquoi on respire mal ?
Est-ce que vous respirez par le thorax ? Pour le savoir, observez vos épaules, votre torse, votre thorax : se bombent-ils quand vous inspirez ? Si c’est le cas, cela signifie que vous ne remplissez vos poumons qu’à 30 % de leur capacité réelle à chaque respiration.
Et 30 %, c’est peu quand on veut oxygéner un corps entier. Cela génère un stress et une mauvaise élimination des toxines comme du gaz carbonique. Cela génère plus facilement un essoufflement, voire une suffocation. Cela équivaut à respirer avec un corset trop serré. Et il se peut que vous respiriez ainsi depuis des dizaines d’années.
Pourquoi respirer ainsi alors ? Il paraît que c’est justement le stress qui nous oblige à nous tenir droits, ou qui nous crée des tensions dans le ventre, que nous n’aimons pas ressentir. Plus simplement encore, c’est notre surpoids que nous trouvons disgracieux qui nous oblige à rentrer le ventre. Bref, notre corps a pris l’habitude de se contenter de 30 % de ce que pourraient lui offrir ses poumons.
Notre façon de respirer (thoracique ou abdominal) a un effet sur notre santé
L’organisme possède deux systèmes dits « autonomes » qui vont réguler la vie physique et intérieure de notre corps. Le système nerveux sympathique est un excitant, un tenseur musculaire et artériel, un accélérateur cardiaque, et le parasympathique, son parfait opposé. Apaisant, ralentisseur, déstressant, relaxant musculaire. Ces deux systèmes ne se contrôlent pas consciemment, et font partie des mécanismes essentiels de notre corps, mais aussi des sources de stress les plus évidentes.
La respiration thoracique, superficielle (30 %), mène à la prise de commande du système sympathique sur le parasympathique. Loin de l’apaisement, c’est la nervosité qui mettra en place son diktat et réduira considérablement les effets du système parasympathique. À vous les joies de l’anxiété, de l’hypersensibilité, de l’agressivité, irritabilité, peur, fuite et, oh bonheur, tendance à l’addiction pour le coup à tout ce qui peut l’apaiser, comme le chocolat, le sucre, la graisse, le tabac, l’alcool ou la drogue.
Il s’agit ici de tendances. Ne diabolisons pas notre cage thoracique non plus. Mais soyons clair, si vous cherchez le calme et l’apaisement, vous ne vous aidez pas non plus en continuant à respirer par le haut de votre torse plutôt que par votre ventre.
La respiration abdominale, ample et complète, apaisée et relaxante, agit en favorisant l’expression du système parasympathique. Le diaphragme va offrir plus d’amplitude à votre respiration. Ainsi, le parasympathique va bloquer naturellement les effets anxiogènes du système sympathique, créer de la détente, relaxer les muscles, inciter à une respiration ample et régulière, apaiser le corps et donc contribuer à apaiser l’esprit par la même occasion.
Comment respirer par le ventre ?
La respiration par le ventre s’appelle aussi « diaphragmatique », car elle permet de libérer le muscle du diaphragme situé en dessous de la cage thoracique. Pour cela, il faut l’entraîner afin de changer l’habitude que vous avez de la respiration thoracique en respiration profonde, ventrale.
- Mettez une main sur votre ventre, le dos de l’autre main sur votre dos, cela vous permettra de bien sentir votre respiration.
- Inspirez progressivement par le nez en poussant votre main sur le ventre. Libérez votre ventre sans complexe.
- Inspirez encore plus pour compléter votre inspiration par la partie thoracique.
- Une fois rempli ainsi d’air, relâchez doucement votre souffle par la bouche en laissez votre air s’échapper de votre partie ventrale.
- Renouveler l’exercice trois fois au minimum.
- Recommencer à chaque stress, prise de parole en public et si possible plusieurs fois par jours pour habituer votre corps à cette nouvelle manière de respirer.
Les effets ne se feront pas attendre.
Gardez en tête que beaucoup de gens pensent respirer par le ventre parce qu’ils le gonflent à l’inspiration. L’exercice, plus complet, tend à relâcher le diaphragme de manière continue. C’est l’objectif à atteindre.
Utilisé dans les techniques de méditation bouddhistes, comme dans le yoga depuis des temps immémoriaux, cette technique est une réelle amélioration de votre organisme au quotidien. Un sentiment plus apaisé, une voix plus forte et posée, une relaxation plus importante, un sentiment fort d’être plus inscrit dans le présent, tout cela en changeant de respiration ? Plutôt efficace de passer de 30 % à 100 %, non ?
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